Source : Le Canard du Chien
Publié par Emilie Longin

Depuis 2012, l’association franco-suisse Molosses All Stars et sa présidente Francesca viennent au secours des chiens de catégories abandonnés.

« Je ne supporte pas l’injustice. » Francesca, Suissesse, a eu un choc lors de son arrivée en France, en constant que des chiens, principalement des molosses de catégorie, étaient euthanasiés dans les fourrières et refuges français. «  En Suisse, on ne connaît pas cette loi sur l’euthanasie. Alors qu’en France certains chiens sont tués au bout de 8, 14 jours de fourrière… », déplore-t-elle. Ni une ni deux, elle s’engage dans la protection animale auprès de plusieurs associations, avant de se diriger, en 2009, vers Molosses Lover’s.

« Délit de sale gueule »

« Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j’aime les molosses, j’ai un truc avec eux, confie-t-elle. D’un autre côté, je ne supporte pas l’injustice, et il y a clairement un délit de sale gueule et une méconnaissance de ces races, de leur caractère… »

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En 2012, Francesca décide de se lancer et créer sa propre association, Molosses All Stars. Objectif : sortir les molosses de la fourrière avant qu’ils ne soient euthanasiés. « Pour les chiens de première catégorie (1) il y a une porte de sortie vers la Suisse, où les lois ne sont pas les mêmes », souligne-t-elle. Avant d’ajouter : « Très peu de fourrières laissent leur chance aux premières catégories, qui sont souvent retirées à leurs propriétaires pour cause de maltraitance. » La plupart du temps, c’est la police qui contacte l’association.

« La facilité, c’est l’euthanasie »

Concernant les chiens de deuxième catégorie (2), les choses sont un peu moins compliquées, bien qu’il y ait « encore beaucoup d’a priori. La facilité, c’est l’euthanasie ». Autre problème de taille pour les refuges selon la présidente de Molosses All Stars : le vol, notamment de staffs. « Avec les molosses, il y a un risque d’attirer des sales types. Nous faisons extrêmement attention avec les chiens que l’on recueille, par exemple on ne donne jamais le lieu où ils se trouvent… » Des mesures qui peuvent paraître étonnantes, mais qui sont une réalité quotidienne pour Francesca, qui préfère ne pas se mettre en avant en tant que présidente de son association. « Je me suis déjà fait quelques frayeurs… Il y a beaucoup de saloperies avec ces chiens, de la reproduction intensive, des combats… Ce n’est pas un mythe », constate-t-elle avec regret.

Depuis la création de l’association en 2012, près de 150 chiens ont été replacés. L’association gère en continu de 10 à 15 chiens, et en recueille un nouveau à chaque fois que l’un de ses pensionnaires est placé. « Malheureusement, on est une petite équipe, on est obligé de limiter le nombre de chiens que l’on recueille si on veut les placer dans de bonnes familles. » Francesca prend à coeur de redorer le blason de ces chiens souvent décriés. « Le staff est un chien fantastique, mais qui doit être éduqué, comme tout autre chien. Le problème ne vient pas des chiens, mais des maîtres. »

(1) Chiens d’attaque, issus de croisements assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de race American Staffordshire Terrier et Staffordshire Terrier, et non inscrits au Livre des origines françaises (LOF).

(2) Chiens de garde et de défense de races Staffordshire Terrier, American Staffordshire Terrier, Rottweiler et Tosa mais aussi des chiens assimilables aux Rottweilers.